Quel rôle jouent les algorithmes dans la diffusion de la haine en ligne ? (3/9)

Avec Tristan Mendès France, Maître de conférences associé à Paris-Diderot, spécialiste des cultures numériques.

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Quelles sont les motivations derrière la haine en ligne ? (2/9)

Avec Tristan Mendès France, Maître de conférences associé à Paris-Diderot, spécialiste des cultures numériques.

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Qu’appelle-t-on haine en ligne ? (1/9)

Avec Tristan Mendès France, Maître de conférences associé à Paris-Diderot, spécialiste des cultures numériques.

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Que dit la loi de 2001 portant reconnaissance du génocide de 1915 ? (6/9)

Avec Boris Adjemian, historien, directeur de la Bibliothèque Nubar de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB).

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Quelles sont les principales sources qui attestent la réalité du génocide arménien ? (5/9)

Avec Boris Adjemian, historien, directeur de la Bibliothèque Nubar de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB).

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Quelles sont les autres formes de discours que la négation du génocide arménien ? (4/9)

Avec Boris Adjemian, historien, directeur de la Bibliothèque Nubar de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB).

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Quels sont les arguments utilisés par les négateurs du génocide arménien ? (3/9)

Avec Boris Adjemian, historien, directeur de la Bibliothèque Nubar de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB).

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La laïcité, qu’est-ce que c’est ?

La laïcité, qu’est-ce que c’est ?

 

Le mot laïcité vient d’un mot grec signifiant le peuple, à l’exception des membres du clergé. La laïcité s’est développée avec la démocratie et elle est devenue l’un des piliers de la République. Elle est inscrite dans la Constitution depuis 1946.

La laïcité établit l’autonomie du politique par rapport au religieux. Elle se décline en cinq propositions :

– les Eglises et l’Etat sont séparés ;

– la citoyenneté est indépendante de la confession ;

– la loi civile est émancipée de la loi religieuse ;

– l’Etat ne privilégie ni ne salarie aucun culte et les agents de l’État doivent observer une stricte neutralité ;

– le service public est au service de l’intérêt général, non des intérêts particuliers.

 

La laïcité est un des grands concepts de la philosophie politique qui prend sa source dans le principe d’égale dignité des personnes, sans distinction de rang social, de sexe ou de religion.

Le socle de la laïcité est la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen (1789), qui reconnaît les libertés fondamentales de conscience, de culte, d’opinion. La laïcité garantit l’égalité entre celui qui croit en dieu et celui qui n’y croit pas, entre le fidèle de telle religion ou de telle autre. C’est une égalité de droit, individuelle, et c’est pour cela, que la laïcité instaure une fraternité qui n’est pas celle de l’entre-soi communautaire, mais une relation à l’Autre fondée sur le respect.

En résumé, la laïcité désigne :

– un principe, l’égale dignité des personnes indépendamment des origines ou des appartenances ;

– une philosophie, celle des Droits de l’Homme ;

– un corpus juridique constitué de lois, notamment celle du 9 décembre 1905 pour protéger les libertés ;

– une méthode de pensée, fondée sur la raison, l’esprit critique, la liberté de la recherche et de la création sans censure ;

– un mode d’action mettant en œuvre le pluralisme des opinions et le débat démocratique.

 

Ceux qui n’ont jamais connu la démocratie, qui veulent imposer aux autres leur façon de croire ou de penser, qui se sentent investis d’une mission prosélyte ont du mal à penser la laïcité, cette idée que l’on peut changer de croyance, critiquer une religion, accepter la controverse ou tout simplement laisser entendre que l’autre a peut-être raison.

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Porter un signe religieux, mais où est le problème ?

Porter un signe religieux, mais où est le problème ?

 

Les signes ne sont pas de simples objets. Ils ont un sens pour ceux qui les portent et pour ceux qui les voient. Ce sont des symboles qui expriment des traditions ou des choix idéologiques. Toutes les religions ont des signes de reconnaissance qui permettent d’identifier les croyants par ces marques d’appartenance. À l’inverse, des signes peuvent être utilisés pour stigmatiser une population, le signe religieux devenant infamant.

Les signes religieux peuvent avoir une permanence à travers les siècles : la croix pour les chrétiens, le sceau de Salomon pour les juifs, l’étoile à cinq branches pour les musulmans. Mais ils peuvent aussi changer de signification : le voile qui recouvrait autrefois la chevelure et les épaules des femmes juives et des chrétiennes n’est plus la règle en Europe. Aujourd’hui, certaines musulmans le revendiquent comme une obligation religieuse. Le signe est même devenu un symbole pour les intégristes, alors qu’il est combattu par des coreligionnaires au nom de l’émancipation des femmes. Les mêmes signes peuvent donc faire l’objet de prescription ou d’interdiction.

Fondée sur la liberté de conscience, la laïcité garantit la diversité des expressions religieuses, y compris leurs manifestations visibles. La seule limite est celle de la conciliation des libertés : « ma liberté s’arrête à la tienne ». Le signe religieux a des connotations différentes selon qu’il est porté dans un lieu de culte, sur la place du marché ou dans une école ! L’exemple de l’Ecole est le plus parlant.

Après neuf mois d’audition de membres de l’Éducation nationale, de dignitaires religieux, de médecins, de parents, de lycéens et de jeunes filles voilées… les vingt membres de la Commission « Laïcité et République » (2004) ont changé d’avis : d’abord hostiles à une loi, ils ont conclu à la nécessité d’interdire non pas les signes discrets, mais le port ostensible de signes, c’est-à-dire ceux qui manifestent une appartenance religieuse pour l’imposer. Des élèves de convictions diverses doivent pouvoir se consacrer à la liberté d’apprendre. Ils doivent aussi être protégés contre les menaces que leurs parents réfugiés, par exemple, ont subies dans un pays d’origine. Mais aucune décision concernant un élève arborant un signe ostensible ne peut intervenir sans une conciliation préalable. Il n’y a aucune sanction automatique.

Le droit à l’éducation est sacré. Le respect de l’autre dans sa différence est la règle, au nom de la liberté de croire de ne pas croire et de changer de conviction.

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La radicalisation, de quoi parle-t-on au juste ?

La radicalisation, de quoi parle-t-on au juste ?

Les mots peuvent changer de signification selon le contexte historique. En France, l’expression « radicaux » désigne depuis longtemps un groupe politique qui se réclame de ses racines républicaines et laïques. À l’inverse, on parle de radicalités politiques à propos de mouvements qui utilisent la violence pour faire « table rase du passé », contrairement aux réformateurs qui souhaitent faire évoluer la société par les voies démocratiques. Plus récemment, depuis les attentats terroristes qui ont ébranlé la planète, la radicalisation qualifie des groupes qui combattent les mécréants, « les occidentaux pervertis », au nom d’un extrémisme religieux.

On ne naît pas radicalisé, on le devient. La radicalisation est un processus de ruptures, avec un mode de vie, l’entourage, la famille, sa propre identité, dans le but de se transformer soi-même et de transformer le monde. Tous les moyens sont bons pour y parvenir (la fin justifie les moyens), y compris la violence jusqu’au terrorisme. Ce processus peut se dérouler en quelques mois, quelques semaines voire quelques jours, notamment après avoir entendu le prêche d’un religieux, un ami qui veut vous convertir ou, plus souvent, après avoir consulté un site internet.

La radicalisation religieuse se distingue des radicalités politiques. La première justifie la violence par le commandement de dieu, puissance supérieure inaccessible aux impies. Elle se veut au dessus de l’argumentation rationnelle parce que relevant de la foi. Elle exprime un fanatisme religieux. Les radicalités politiques, en revanche, partent d’une analyse des injustices sociales et veulent atteindre les causes à la racine. Elles se réclament d’une explication argumentée des relations de pouvoir et des « rapports de force » pour appeler à la révolution ou à un changement de régime, au nom d’un projet qui s’adresse à l’humanité. Mais entre la radicalisation religieuse et les radicalités politiques, la frontière est parfois poreuse : les mouvements totalitaires et les haines racistes ou antisémites, comme durant le nazisme, dérivent de la radicalité politique vers une idéologie de la pureté qui abandonne toute explication rationnelle.

Derrière le mot radicalisation, il y a toute une échelle de comportements, mais tous sont inspirés par une même vision simpliste du monde divisé par une ligne de démarcation entre les purs et les impurs.

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